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Vive et instable est la flamme. Pourtant elle continue de brûler. Jusqu'à la fin. Jusqu'à l'épuisement.

Et lors de son dernier souffle, s'évapore et se déporte dans l'air vaste et insaisissable.

 

Tel est l'espoir en l'amour.

 

Nous voyons quelquefois une lueur dans la masse de doutes ténébreux et d'absence oppressante. Elle scintille juste assez pour nous permettre de faire un pas en avant. Mais nous ne pouvons apercevoir ni sa source ni sa portée.

 

Espérer l'amour, est-ce déjà aimer ?...

Lorsque j'espère, j'imagine, je préfigure, j'attends, j'observe au loin.

L'attente est peut-être la véritable douleur et l'étape la plus difficile de la relation. Attendre un geste, un retour, un renouveau, un changement, un miracle. Ou attendre déjà une rencontre.

 

Après tout, une attente désespérée et poignante ne veut-elle pas dire que nous aimons profondément l'objet de cette attente ?

 

Attendre quelqu'un qu'on ne connaît pas, ça demande des efforts et des sacrifices parfois plus grands que ceux imposés par la relation elle-même.

Prendre soin de soi.

Être ouvert et réservé à la fois.

Préserver son cœur.

Accueillir l'autre à bras ouverts.

Temporiser l'attente pour rester lucide.

Brûler d'amour sans le laisser déborder.

Apprendre à s'aimer.

 

L'attente peut être longue et harassante. Souvent, nous perdons espoir. Car nous attendons sans savoir si le bonheur adviendra.

Mais c'est véritablement l'étape la plus capitale et décisive du grand amour.

 

Comment peut-on se donner à l'autre, qui nous attend aussi, si on ne se connaît pas soi même ? Peut-on faire un cadeau au hasard ?

C'est loin d'être facile, mais je crois que pour apprécier l'essence pure et délicieuse de l'amour, il faut en avoir manqué. De même que nous avons soif après la traversée d'un désert aride.

 

L'attente comporte une distance qu'il nous faut parcourir seul. Et la solitude est un apprentissage rude et efficace de la relation d'amour. C'est dans l'attente qu'on intègre les principes de l'amour fort, profond et durable qu'on espère tant.

 

À travers sa propre vie on acquiert de l'empathie, car on se fait une idée de ce que l'autre peut vivre de son côté.

En vivant seul, on préserve son champ d'indépendance vitale, atténuant le risque d'étouffer l'autre.

On fait ses armes et on apprend à se battre pour protéger l'autre, faire face à tous les coups auquel un couple est soumis.

On réalise ce qui est important pour nous, afin d'être prêt à recevoir les bienfaits de l'amour qui ne disparaîtront pas sous les désagréments de second plan.

On prend le temps de déceler les trésors du futur être aimé en étant attentif à ces petites et puissantes subtilités qui ravissent notre cœur, en découvrant que le charme surpasse la beauté.

On expérimente tout ce qui vaut la peine d'être vécu et tout ce qui nous prépare à l'amour, pour pouvoir nous consacrer à lui, le moment venu.

 

Je manque d'expérience en amour. Le poids des années accroît le sentiment de solitude. Plus j'évolue, seule mais entourée, plus je prends conscience que rien, aucun dérivé, aucun intermédiaire, aucun à peu près ne peut combler le besoin d'amour. Aucune réussite ne peut remplacer l'amour que j'espère.

J'ai souvent la sensation de ne pas évoluer. Aux yeux du monde peut-être... Pourtant j'ai la maturité d'une femme qui a traversé des années et des années de relation amoureuse.
 

Sorte de vécu par procuration, je dois cette maturité à mes amis. J’en ai accompagné quelques-uns dans leurs histoires d’amour, les hauts comme les bas, de la première étincelle à la cicatrice de la séparation. Grâce à eux, je connais à peu près toutes les phases par lesquelles un couple peut passer, certaines étant bien loin de ce que j’imaginais. Et ce ne sont pas seulement des amis de mon âge, ce sont aussi des hommes et des femmes bien plus avancés que moi dans la vie, en phase de reconquête de l’amour. J’ai moi-même été surprise de pouvoir si bien investir leur histoire et leur apporter, je l’espère, un peu de réconfort.

À tel point que, si l’amour reste encore un mystère pour moi, que je ne prétends pas être immunisée contre la surprise ou la déception, rien ne peut vraiment me paraître insurmontable dans le grand amour. Du moins, je m’attends à tout.

Je dois aussi cette maturité aux épreuves, celles qui n’ont a priori rien à voir avec l’amour et qui semblent même nous en éloigner.
 

J’ai appris la patience dans ce que j’appelle « les moments de réclusion ». À l’hôpital, par exemple. Lorsque je devais me passer de tout ce qui me rattachait à la vie, ma famille, dans l’attente justement d’une fin qui semblait reculer à mesure que j’avançais. L’écoute dans la relation avec un tas de gens différents, chacun ayant son mode de communication particulier. J’ai posé les bases de ce qui deviendra un jour un foyer, en apprenant à préserver mon intimité, à profiter pleinement de mon espace sans me l’approprier entièrement, dans l’hypothèse où quelqu’un me rejoindrait. J’ai apprivoisé la solitude, découvrant en elle ce qui pourrait être bénéfique et ainsi, je n’ai plus peur du conflit ou du recul dont peut avoir besoin un couple de temps en temps. Et surtout, surtout, j’ai eu maintes occasions de faire un pas en arrière pour contempler ce que j’étais capable de construire, que ce soit pour moi ou mon futur aimé. J’ai pris conscience de ma valeur.

Il est difficile et décourageant de faire cavalier seul. Le monde actuel ne nous permet pas de garder un vif espoir dans les relations humaines, tant les choses sont rapides, pressantes, immédiates… Et qui n’a jamais pleuré sur sa solitude ?…

Mais s’il y avait une seule phrase à retenir pour les moments de doute ce serait celle-ci : plus je me construis seul, plus j’acquiers de la valeur et plus j’aurai à offrir à l’autre.
 

L’espoir me quitte de temps en temps, mais l’attente demeure. Par je ne sais quelle énergie, quel souffle, car moi-même je n’en ai plus, il y a toujours ce désir ravageur de ne pas abandonner. Quand bien même ma tête, mon corps, les circonstances abandonnent, mon cœur s’accroche à cette attente.
 

Et si je suis encore incapable d’expliquer cela, je sais que c’est cohérent. Avec mon caractère. Je suis une femme de passion, à la recherche de choses rares. Une femme qui ne peut être impressionnée par des biens faciles et courants. J’aime ressentir les choses profondément, quitte à ce que cela me fasse mal, car j’ai un cœur endurant, qui est passé par bien des épreuves. Une légère secousse ne peut le faire réagir. Il lui faut un torrent, un choc simple et direct, il faut le flatter et lui offrir ce qu’il n’attend pas.

Je suis une femme passionnée, qui a besoin de rebondissements, d’échanges, de surprises et d’épreuves pour connaître l’autre. C’est à cela que j’ai été habituée.
 

La passion se rapporte à un travail de longue haleine, souvent douloureux. L’attente est un préambule à l’amour car il crée la passion. C’est dans l’attente que l’étincelle devient flamme. L’amour n’est que l’explosion de cette passion.

Alors forcément, cela prend du temps. Mais je suis déjà en chemin.

#waitingforyou
#espoir
#stillbelieve
#écoledelavie

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